Pouvons-nous nous passer du gaz russe ?

Pouvons-nous nous passer du gaz russe ?

Le conflit russo-ukrainien a mis en évidence la dépendance énergétique de l’Europe – et dans une moindre mesure de notre pays – à la Russie. Même si le charbon et le pétrole sont également concernés, le gaz semble à l’heure actuelle être le problème le plus épineux.

La guerre en Ukraine a un impact non négligeable sur le coût de l’énergie. Par ailleurs, l’Europe a sanctionné la Russie à divers égards. Ainsi, elle ne lui achète plus de charbon et cherche des alternatives au gaz russe. Ce dernier représentait pourtant 45 % de ses importations de gaz naturel en 2021. Une part colossale lorsque l’on sait que 90 % du gaz consommé dans l’Union européenne est importé. Outre en Russie, l’Europe achète principalement du gaz en Norvège, en Algérie, au Qatar et aux États-Unis.

Plan REPowerEU

La Commission européenne propose le plan REPowerEU* afin de ne plus dépendre du gaz russe d’ici 2027. Ce plan s’articule autour de 3 piliers. Tout d’abord, une diversification de l’approvisionnement en gaz. Pour cela l’Europe compte augmenter ses importations non russes de gaz naturel liquéfié (GNL) et par gazoduc, et augmenter sa production et ses importations de biométhane et d’hydrogène. Deuxième pilier : les économies d’énergie afin de réduire plus vite la dépendance aux énergies fossiles russes. Pour finir, la Commission propose l’accélération massive du déploiement des énergies renouvelables, notamment via le photovoltaïque : +40 % à 45 % à l’horizon 2030.

Mesures concrètes

Pour réaliser ces ambitions, la Commission européenne débloque d’importants budgets. Elle investit aussi largement dans le développement de son infrastructure permettant d’accueillir le gaz naturel liquéfié. Les USA devraient en effet compenser un tiers de l’approvisionnement en gaz russe en fournissant à l’Europe du GNL. Or, le gaz russe nous parvient principalement sous une forme compressée par des gazoducs. Pour accroître les importations américaines, qataries et algériennes, nous avons besoin de plus d’infrastructures pour le GNL. L’Europe compte actuellement plus de 20 terminaux GNL, dont 4 en France.

Dépendance de la France au gaz russe

Contrairement à des pays comme l’Allemagne, l’Autriche, la Hongrie ou la Slovaquie qui dépendent essentiellement du gaz russe, la France n’en dépend que dans une moindre mesure.

Notre principal fournisseur de gaz naturel est la Norvège, suivi par la Russie, puis l’Algérie, les Pays-Bas et le Nigéria. Le PDF d’Engie affirmait récemment que la France pourrait réduire très largement sa dépendance au gaz russe, mais seulement d’ici 3 à 4 ans. Et si la Russie venait à fermer ses robinets du jour au lendemain ? La situation serait bien plus complexe l’hiver prochain. Les premiers impactés seraient toutefois les gros consommateurs, pas les particuliers…

*Source : Commission européenne : https://france.representation.ec.europa.eu/informations/leurope-peut-elle-se-passer-du-gaz-russe-2022-05-24_fr