EDF (Electricité de France)

Avant la Seconde Guerre mondiale, personne ne détient le monopole du marché de l'énergie en France. En effet, dans les années 1930, on compte environ 200 sociétés de production d'électricité, 100 firmes de transport d'énergie, et 1 000 distributeurs. Or, ce système n'est pas sans faille. En raison de la trop grande diversité des fournisseurs, les prix varient grandement d'un territoire à un autre. Alors, en 1946, l'État français décide de nationaliser les distributeurs d'électricité du pays. Le 8 avril de cette même année, une entreprise de service public voit le jour. Elle se nomme EDF-GDF. Son rôle est notamment de participer au redressement industriel de la France.

De 1948 à 1952, d'importants travaux sont réalisés afin de rénover et de moderniser le réseau de transport d'électricité français. Au cœur des Trente Glorieuses (1945-1973), la France connaît une période de croissance importante, les foyers s'enrichissent, et font l'acquisition de nouveaux appareils électriques (appareils électroménagers, télévisions...). On est alors dans l'âge d'or d'EDF.

En 1973, une crise pétrolière frappe le monde, et incite le gouvernement français à changer de stratégie en matière de production d'énergie. Pierre Messmer, alors Premier ministre, annonce la construction de treize centrales nucléaires. Quatre ans plus tard, en 1977, la première d'entre elles est mise en service. Il s'agit de Fessenheim. À partir des années 1980, 80 % de l'électricité produite par EDF vient du nucléaire.

Mais pour le fournisseur d'électricité EDF, le véritable tournant historique survient dans les années 2000. Le 9 août 2004, l'entreprise change de statut. Alors qu'elle était un établissement public à caractère individuel et commercial (EPIC), elle devient une société anonyme (SA). Puis, le 21 novembre 2005, elle introduit 15 % de son capital en bourse, au prix de 32 € par action. Le 1er juillet 2007, EDF perd le monopole de la fourniture d'électricité et de gaz en France, qu'elle détenait depuis sa création. En effet, le gouvernement français libéralise le marché de l'énergie. C'est alors que des concurrents voient progressivement le jour (TotalÉnergies, Eni...). En outre, cette date du 1er juillet 2007 marque également la séparation d'EDF et de GDF. EDF garde son appellation, et continue de fournir de l'électricité, mais aussi du gaz. De son côté, GDF devient Engie.

La libéralisation du marché de l'énergie en France a contraint EDF à se renouveler. Afin d'y parvenir, la société a pris le pari de miser sur les énergies renouvelables. En 2014, 37 % de ses investissements bruts sont dédiés à ce type d'énergies. Par ailleurs, EDF s'est exportée à l'étranger. En 2012, 46 % du chiffre d'affaires de l'entreprise est réalisé hors de France. Pourtant, malgré la concurrence, et l'ouverture d'EDF sur le monde, le fournisseur historique d'électricité en France reste le leader national de la fourniture d'énergie. Fin 2019, EDF dispose encore de 72 % des parts de marché dans l'Hexagone.

Aujourd'hui, EDF appartient à 83,68 % à l'État français, à 12,83 % à des acteurs institutionnels, à 2,14 % à des actionnaires individuels, et à 1,31 % à des actionnaires salariés.

Malgré la libéralisation du marché de l'énergie, EDF dispose toujours d'une notoriété très importante, et d'une très large clientèle. En effet, 72 % des Français font toujours confiance au fournisseur historique. Et certains d'entre eux sont toujours satisfaits par EDF. Dans les avis positifs de l'entreprise, on remarque que les consommateurs apprécient le tarif réglementé. Ainsi, même si ce dernier est très fluctuant, il fait office d'une certaine forme de sécurité pour les clients, qui savent que leur fournisseur doit se plier aux directives du gouvernement. Par ailleurs, certains abonnés à EDF louent les services qualitatifs inclus dans les offres d'électricité et de gaz. Parmi elles, on retrouve l'espace client en ligne, qui permet de réaliser toutes ses démarches facilement, et d'avoir accès à la facturation. Enfin, les consommateurs sont satisfaits de la diversité des moyens de paiement dont ils disposent pour régler leur facture.

Mais si certains clients émettent des avis positifs au sujet de leur fournisseur, d'autres se montrent nettement moins élogieux. Ainsi, EDF n'est noté que 2,1 étoiles sur 5 sur Google. Les consommateurs se plaignant d'EDF sont notamment mécontents des fiches tarifaires trop élevées, et notamment du Tarif Bleu réglementé, qui ne cesse d'augmenter. Ils reprochent aussi au service client d'être parfois difficilement joignable. Certains clients pointent du doigt des temps d'attente beaucoup trop longs, ou encore des conseillers peu compétents ou impolis. Enfin, les factures sont également mises en cause. Les consommateurs les jugent difficilement compréhensibles, peu cohérentes, ou constatent des erreurs d'estimation de la consommation par rapport à leur consommation réelle.

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