L’éolien est une énergie renouvelable intéressante et essentielle dans le cadre de la transition écologique. Elle est la deuxième source de production d’électricité renouvelable derrière l’hydraulique. En plus de permettre la diversification de la production française d’énergie, elle contribue aussi à la réduction des émissions de CO2. Un vent de contestations souffle pourtant parfois sur les éoliennes, avec en tête la pollution visuelle et sonore… Faisons le point.
Bonne acceptation de l’éolien français
En 2021, l’Hexagone comptait environ 8000 éoliennes terrestres, réparties sur un peu moins de 2000 sites. La plus grande concentration se trouve dans les Hauts-de-France et le Grand-Est. Même si certaines communes s’opposent fermement à l’implantation de parcs éoliens, ces derniers sont généralement bien accueillis. Selon la dernière étude Harris Interactive menée en 2021 à ce sujet (nous vous donnions ici les résultats d’une précédente étude), 73 % ont une bonne image de l’énergie éolienne et 70 % se disent favorables au développement de cette énergie. Fait remarquable : ces chiffres passent respectivement à 80 % et 89 % pour les personnes vivant à moins de 10 km d’une éolienne.
Un vent de critiques
Des voix s’élèvent pourtant pour dire que les éoliennes dénaturent le paysage, menacent les oiseaux, sont trop souvent à l’arrêt, font du bruit et même qu’elles sont polluantes. Pour ce dernier point, sachez que les éoliennes n’émettent pas de CO2 en fonctionnement, mais que l’ancrage des mâts requiert plusieurs centaines de tonnes de béton. L’ADEME, l’agence de la transition écologique, estime néanmoins que sur l’ensemble de son cycle de vie, une éolienne ne produit que 12 grammes de CO2 par kWh, contre 800 grammes pour le charbon par exemple. De plus, les éoliennes arrivées en fin de vie sont démantelées et recyclées à 90 %. Les principaux griefs restent toutefois la pollution visuelle et sonore. Mais qu’en est-il exactement des nuisances sonores ?
Règles strictes et bruit minime
L’installation d’éoliennes terrestres fait l’objet de règles strictes. Elles doivent par exemple être implantées à au moins 500 mètres des habitations. À cette distance, selon l’ADEME, une éolienne produit environ un bruit généralement inférieur à 35 décibels, soit moins qu’une conversation à voix basse. À 1 kilomètre, elle génère environ 20 décibels, l’équivalent d’un vent léger. Au pied d’une éolienne, là où il n’y a pas d’habitations, le bruit avoisine 55 décibels. En guise de comparaison, une fenêtre sur rue génère 60 décibels et une salle de classe 70 décibels. Il est vrai que les parcs éoliens plus anciens sont parfois un peu plus bruyants (entre 35 et 40 décibels à 500 mètres).
Des améliorations en vue
Toujours selon l’ADEME, les éoliennes émettent un bruit de fond composé essentiellement de basses fréquences entre 20 Hz et 100 Hz. Ce bruit a deux origines : le souffle du vent dans les pales et les vibrations mécaniques entre les différents composants de l’éolienne. Grâce aux progrès technologiques rapides, les éoliennes sont constamment perfectionnées. Une des dernières innovations, déjà largement déployée en Belgique, consiste à installer un système en forme de peigne au bout des pales afin de réduire le bruit aérodynamique du vent dans les pales. Les parcs éoliens devraient donc être de moins en moins bruyants dans le futur.