La transition énergétique en question : vrai ou faux ?

La transition énergétique en question : vrai ou faux ?

La transition énergétique s’inscrit dans une transition écologique plus large. Mais de quoi s’agit-il exactement ? De la transformation radicale du mode de production (et de consommation) de l’énergie afin de préserver la planète et les ressources. La réalisation des objectifs de neutralité carbone de la France à l’horizon 2050 dépend de cette transition énergétique. Un sujet qui fait l’objet de nombreuses questions, voire parfois d’affirmations totalement erronées. Ensemble, démêlons le vrai du faux.

1. Remplacer les ampoules classiques par des ampoules LED a peu d’impact

Faux ! Depuis quelques années, l’éclairage consomme de moins en moins d’électricité. En généralisant le recours aux LED de dernière génération, qui sont bien plus efficaces sur le plan énergétique, nous pourrions encore diviser cette consommation par quatre d’ici 2050 ! Avec leur longue durée de vie et leur rendement lumineux très élevé à une très faible tension, les LED (diodes électroluminescentes) sont un éclairage d’avenir. Autrement dit : n’hésitez plus et remplacez vos ampoules existantes par du LED !

2. La sobriété énergétique n’est rien d’autre qu’un retour en arrière

Faux ! Pas question de revenir aux bougies, aux lampes à huile, aux machines à écrire, aux pigeons voyageurs et aux bains froids. Par définition (Wikipedia), « la sobriété énergétique est la diminution des consommations d’énergie par des changements de modes de vie et des transformations sociales ». Elle implique donc un changement de mentalité et de comportement : limiter les déplacements, encourager le télétravail, vivre dans des espaces plus petits, etc. En d’autres termes : ce changement doit s’opérer au niveau de l’individu, mais aussi de la société.

3. La majorité des gaz à effet de serre vient du transport

Vrai ! Contrairement à ce que vous pourriez penser, ce n’est pas l’industrie qui émet le plus de CO2 (17 %). Le secteur des transports occupe la tête du classement des secteurs émettant le plus de CO2 (30 %), loin devant l’agriculture (19 %) et le bâtiment (19 %) qui se partagent la deuxième marche du podium. L’électrification des voitures, le développement de l’hydrogène dans la mobilité et l’utilisation de biocarburant pour les camions, les avions et les bateaux devraient pourtant réduire considérablement ces 30 % dans les années à venir, pour en principe arriver à 0 % en 2050. D’autres éléments joueront également un rôle dans cette évolution : circuits courts, covoiturage, transports en commun, mobilité douce…

4. Jamais nous n’atteindrons la neutralité carbone en réindustrialisant

Faux ! Oui, l’industrialisation a une importante empreinte carbone, mais nous avons tendance à oublier que nos importations font elles aussi payer un lourd tribut à l’environnement. C’est ce qui explique que malgré des émissions nationales en baisse de 20 % en deux décennies, notre empreinte carbone ne s’est allégée que de 5 %. En relocalisant les industries manufacturières, nous pourrions alléger considérablement notre empreinte écologique d’ici 2050.

Source : RTE, magazine Transitions, n°3, février 2022 (https://assets.rte-france.com/prod/public/2022-02/TRANSITIONS_magazine-3.pdf)