Sur fond de crise sanitaire, de crise économique, mais surtout de crise géopolitique et de possible coupure du gaz russe, la sobriété énergétique est sur toutes les lèvres. Ce concept est au cœur de la transition énergétique depuis déjà quelque temps, mais le 14 juillet dernier, Emmanuel Macron a annoncé officiellement un plan de sobriété énergétique. De quoi s’agit-il exactement ?
La sobriété énergétique n’est pas un plan d’austérité
La sobriété énergétique n’est ni un retour en arrière, ni une perte de confort. Elle ne détériore en rien notre mode de vie. Elle implique un changement de mentalité et de comportement afin de réduire notre consommation d’énergie. Tant au niveau individuel que collectif. Loin d’être un plan d’austérité, la sobriété énergétique permettra, outre des économies d’énergie, d’améliorer notre qualité de vie. Notamment en réduisant la pollution sonore, lumineuse et atmosphérique, en respectant davantage la biodiversité ou encore en redynamisant la vie locale.
Prise de conscience collective
Fin juin, les géants français de l’énergie (EDF pour l’électricité, Engie pour le gaz et TotalEnergies pour le pétrole) appelaient d’ailleurs à une prise de conscience collective afin que « chaque consommateur et chaque entreprise change ses comportements et limite immédiatement ses consommations énergétiques, électriques, gazières et de produits pétroliers ». Ces trois entreprises se veulent toutefois rassurantes. Elles parlent davantage d’une marge de manœuvre nécessaire que d’un risque de coupure l’hiver prochain.
Plan de sobriété énergétique du gouvernement
Le 14 juillet, Emmanuel Macron annonçait un plan de sobriété énergétique pour réduire nos consommations de gaz et d’électricité. Objectif visé : réduire de 10 % notre consommation d’énergie fossile et nucléaire d’ici deux ans par rapport à 2019. Cinq groupes de travail ont vu le jour à cet effet (dont trois se sont déjà réunis et ont dégagé quelques pistes) : administrations publiques, entreprises, établissements recevant du public et grandes surfaces commerciales, logement, et collectivités territoriales. Le fruit des travaux des différents groupes devrait être compilé dans le plan de sobriété énergétique qui sera dévoilé fin septembre.
Premières pistes dégagées
En termes de mobilité, l’extension du télétravail à trois jours par semaine, le renforcement du covoiturage, la réduction de la vitesse sur les autoroutes et la stimulation de la mobilité (plus) douce sont envisagés. En ce qui concerne l’éclairage, plusieurs grandes surfaces se sont déjà engagées dès septembre à éteindre leurs enseignes à la fermeture et à réduire l’éclairage des magasins. L’extinction des éclairages publics et des bureaux d’entreprise après une certaine heure est également évoquée. Côté chauffage, l’interdiction de chauffer les espaces de travail à plus de 19°C et de les refroidir à moins de 26°C pourrait être enfin activée. Les ménages pourraient également être invités à revoir leur manière de se chauffer et d’utiliser leurs appareils électriques. Pour finir, la rénovation énergétique des bâtiments publics, des entreprises, des industries et des logements est également à l’ordre du jour.
Énergies renouvelables
Parallèlement à ce plan de sobriété énergétique, le Président français souhaite toujours déployer plus rapidement les énergies renouvelables, entre autres en revoyant les délais d’autorisation et en améliorant la planification de ce déploiement. Par ailleurs, le biométhane et l’éolien sont souvent évoqués pour jouer un rôle grandissant dans le mix énergétique décarboné.